Selon l’Observatoire Cetelem, dans le contexte de crise et de baisse de pouvoir d’achat que nous traversons, de vraies alternatives de consommation voient le jour et reflètent la capacité d’adaptation et la réactivité des Européens. Recyclage, marché de l’occasion, consommation responsable, autant de façons de consommer « autrement ». C’est ce que montre la dernière étude de l’Observatoire Cetelem sur la consommation en Freance et en Europe

La crise : l’occasion de consommer autrement

Le sentiment de crise dure et touche l’ensemble de la société. Aussi, d’après l’observatoire, les Européens cherchent à consommer autrement et de manière moins « financière ». D’abord pour lutter contre la baisse du pouvoir d’achat, mais aussi car c’est le reflet d’une réelle prise de conscience de la consommation telle que nous la pratiquions. Avec une approche plus raisonnée, 93% des européens disent être à la recherche du meilleur rapport qualité/prix. 82% d’entre eux recherchent le prix le plus bas ou le plus juste.

Marre des produits standardisés et de l’obsolescence programmée : le consumérisme individualiste, la consommation de masse et le triptyque « extraire – produire – jeter » sont sur le déclin… Vive le recyclage, l’occasion et la consommation responsable.

Certains comportements de consommation, comme l’achat d’occasion, ne sont plus considérés comme des pratiques « honteuses », car s’apparentant à de la radinerie, mais bien au contraire sont désormais valorisés comme un achat malin et une source de bons plans. Preuve que les mentalités ont aussi évolué !

Le marché de l’occasion : un secteur qui ne connait pas la crise

La crise a plus ou moins obligé tout un chacun à revoir sa consommation et ses modes de consommation mais deux autres tendances de fond ont favorisé ce phénomène : l’explosion de l’internet social, qui a permis aux consommateurs de se réunir et de partager des bons plans, et la prise de conscience environnementale qui induit le besoin d’informations des consommateurs face à ces problématiques.

Par exemple, l’avènement de l’internet participatif a clairement fait revivre le marché de l’occasion via les petites annonces qui apportent aux consommateurs une offre infinie et diversifiée… même sur des produits non « normés ». Certains grands groupes comme Troc.com l’ont bien compris et ont lancé leur propre plateforme de petites annonces gratuites entre particuliers tout en proposant un réseau de magasins physiques et un site de e-commerce. Et le succès est au rendez vous : 30 millions de visiteurs physiques et on line.

La prise de conscience écologique (production de déchets, épuisement des ressources naturelles, dégradation d’écoysystèmes…) a mis en exergue la dictature du tout jetable, sous prétexte de réduire toujours plus les coûts unitaires d’achat pour les entreprises et les consommateurs. Le marché de l’occasion a su démontrer qu’on pouvait allier qualité et prix juste.

Selon l’observatoire Cetelem 2013, 59% des Européens ont le réflexe « achat d’occasion » aujourd’hui et ce phénomène devrait toucher les 2/3 de la population européenne dans les années à venir. Pour les Français, 63% déclarent acheter d’occasion et 68% ont déjà vendu des meubles ou objets devenus inutiles.

Car le marché de l’occasion c’est aussi cela : gagner de l’argent et accroître son pouvoir d’achat avec ce qui est devenu obsolète, tout en faisant profiter à d’autres d’un objet qui a déjà été bien utile, et qui peut l’être encore.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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ETUDE, Le Magazine

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