Caroline de Hugo

Assez remarquable pour être remarquée, la démarche humaniste du think tank l’Atelier de la République annonce la couleur en faveur du mariage pour tous et tranche avec l’hystérie de la droite.

Quelques semaines avant l’ouverture de la discussion houleuse sur projet de loi sur le mariage pour tous, un think tank humaniste, L’atelier de la République, favorable au mariage pour tous et à l’adoption, a organisé à Paris, en présence de la ministre déléguée à la famille, Dominique Bertinotti, une série de tables rondes réunissant toutes les composantes de la société française.

Cette démarche respectueuse des différences reconnait la nécessité de légiférer, afin de répondre à l’évolution de la société française. Elle est en complète opposition avec les diatribes et les caricatures véhiculées par les ténors de l’UMP que sont Jean-François Copé, le sinistre Christian Vanneste, et Christian Jacob, leur chef de file à l’assemblée.

Une étude très documentée, consultable sur le site www.atelier-republique.com, recense les 7 propositions de l’Atelier de la République. Ses rédacteurs réaffirment leur soutien au projet de loi du mariage pour tous qui fait le choix de l’égalité des droits pour tous les citoyens. Ils appellent également de leurs voeux l’instauration d’un possible recours au référendum pour toutes les futures réformes sociétales.

Marions-les, marions-les !

Le texte analyse une à une les réserves avancées par les forces conservatrices et religieuses : la peur d’un changement de civilisation, d’une modification de la famille traditionnelle ou l’opposition entre “droit à l’enfant” et “intérêt de l’enfant” et y répond point par point.

À l’opposé des atermoiements du gouvernement sur la question, L’atelier pour la République réaffirme que “la légalisation de la PMA pour les couples de femmes, permettrait de mettre fin à une hypocrisie sur laquelle chacun ferme les yeux depuis de nombreuses années. Elle permettrait également de faire cesser la discrimination financière à laquelle sont aujourd’hui confrontés ces couples qui n’ont pas tous les moyens de recourir à ce mode de procréation à l’étranger.” Il n’évacue pas pour autant les problèmes moraux, notamment d’instrumentalisation du corps des femmes, posés par la GPA, devenue un veritable business dans certains pays et propose “de procéder à une étude destinée à déterminer quelles pourraient être l’encadrement réglementaire et législatif de la GPA en France”. Démarche qui pourrait être entreprise dans le cadre de la prochaine révision des lois bioéthiques.

En France, pays laïc où la séparation de l’Église et de l’État permet à chacun de vivre selon sa conscience, l’attente de nos concitoyens lesbiennes, gays, bi et trans est immense. Elle est à la mesure des discriminations homophobes qu’ils subissent depuis toujours. Il est bon que des voix humanistes se lèvent pour leur apporter leur soutien. Et affirment haut et fort qu’à l’heure où le Royaume-Uni et son gouvernement conservateur viennent de rejoindre le club des 11 pays qui ont ouvert le droit au mariage aux homosexuels ( dont les très catholiques Espagne et Portugal), il serait grand temps que la France suive enfin le mouvement.

www.atelier-republique.com