Des élus et des syndicats se sont élevés jeudi contre l’évacuation d’un camp de Roms à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) avec le concours de la RATP.

La Régie autonome des transports parisiens a en effet mis mercredi à la disposition des policiers une rame du tramway T1, qui relie Saint-Denis à Bobigny, pour évacuer une centaine de Roms qui occupaient illicitement un terrain.

Jean-Paul Huchon, président socialiste de la région Ile-de-France, dénonce « l’inhumanité et la brutalité » de cette opération. Il demande au préfet du département, Christian Lambert, que toute la lumière soit faite et que les responsables soient sanctionnés.

« Cette opération, faite hors de tout cadre juridique, constitue une voie de fait », écrit-il dans un communiqué.

Le syndicat Sud s’indigne de l’utilisation d’une rame de la RATP. « Ce n’est pas à nous de transporter des convois de personnes qui ne sont pas forcément volontaires pour monter dans les tramways », a dit son délégué central, Philippe Touzet.

Il a souligné, sur France Info, que la gare de Bobigny, qui abrite aujourd’hui un mémorial, avait justement joué un rôle central durant la Seconde Guerre mondiale dans la déportation vers les camps de la mort de 22.000 Juifs du camp de Drancy.

« Est-il commun de réquisitionner une rame complète de tram pour transporter uniquement des Roms ? », demande de son côté Gilles Garnier, conseiller général communiste de Seine-Saint-Denis, dans Le Parisien.fr.

La RATP invoque une initiative locale « prise dans une situation d’urgence » à la suite de contacts entre la police et un dépôt de tram afin de « minimiser le trouble et le retard pour les voyageurs ».

« Dans une situation de quasi-blocage, l’encadrement local de la ligne arrivé sur place a décidé avec la police d’utiliser un train qui se trouvait là », a dit un porte-parole.