1300 personnes ont participé à la partie « pro » de la Changemakers’ Week (16-23 juin) organisée par Ashoka à Paris, à l’occasion de son trentième anniversaire. L’objectif était d’accélérer la diffusion des innovations portées par l’entrepreneuriat social et d’aider à en lancer de nouvelles, notamment en montant des partenariats inédits avec la sphère du business et celle des pouvoirs publics.

500 entrepreneurs sociaux, dont près de 200 venus de 50 pays (Afrique, Amériques du Sud et du Nord, Asie, Europe de l’Est et de l’Ouest), ont ainsi pu travailler avec plus de 500 leaders du monde des entreprises et du secteur public pour mettre au point des collaborations directement tournées vers l’action et les lancer.

Onze thématiques avaient en particulier fait l’objet d’un travail de préparation en amont, depuis le logement à la portée de tous jusqu’à la parité réelle hommes-femmes, en passant par l’autonomisation des seniors, une alimentation saine pour tout le monde ou encore la lutte contre la précarité énergétique… Les jeunes étaient également mis en valeur, pour leur capacité à devenir des acteurs de changement (« transformer leur potentiel en actions utiles à la société ») et leur besoin d’une éducation qui soit adaptée à un monde en pleine transformation et les ouvre à des compétences telles que l’empathie, le travail en équipe, le leadership et l’action en faveur du le changement.

Michel Barnier, Commissaire Européen, tout comme Michele Jolin, conseillère du Président Obama pour l’innovation sociale, se sont montrés persuadés, à l’instar de Bill Drayton le fondateur d’Ashoka, pour cette association que le monde actuel a besoin de plus en plus d’« acteurs de changement » afin de relever les défis sociétaux immenses aux quels il est confronté, que ce soit au niveau local ou au niveau global. Et que, en l’occurrence, les entrepreneurs sociaux montrent la voie à tous, en imaginant et en mettant en oeuvre des solutions pragmatiques, efficaces et adaptées aux besoins du terrain.

Avec ce rassemblement d’entrepreneurs sociaux, le plus grand jamais réalisé jusqu’ici, et les partenariats qu’il a permis d’initier, Ashoka qui est aujourd’hui le plus grand réseau d’entrepreneurs sociaux (3000) dans le monde, se pose de plus en plus comme un architecte et un accélérateur de solutions innovantes pour la société. Un acteur qui imagine des solutions, met en relation les partenaires potentiels, facilite la réalisation de pilotes ainsi que la mise en œuvre. Cela, d’abord dans les pays « du Sud » et, désormais, dans ceux « du Nord ».

Un exemple, au Mexique

Les petits agriculteurs, en accédant à l’irrigation jusqu’ici trop coûteuse pour eux et en apprenant à s’organiser pour commercialiser leurs produits, vont jusqu’à tripler leurs revenus. Avec l’appui d’Ashoka, des entrepreneurs sociaux, connaissant bien les besoins du terrain, ont : intéressé une multinationale de produits/systèmes d’irrigation, qui jusque là ignorait les petits producteurs réputés insolvables ; obtenu de nouveaux montages financiers ; aidé les fermiers à se fédérer pour commercialiser. Résultat : de nombreuses familles sont maintenues sur leurs terres dans de bonnes conditions, les entrepreneurs sociaux concernés reçoivent des émoluments leur permettant de développer leur propre activité et un nouveau marché est ouvert pour la grande entreprise qui a su adapter ses produits/pratiques (plus de 80% des terres agricoles restent à irriguer en Amérique du Sud !).

« Des partenariats gagnant-gagnant de ce type portent en germe la transformation de nombreux domaines, depuis l’habitat jusqu’à l’éducation en passant par l’accès à l’énergie ou encore le soutien des personnes âgées… », estime Arnaud Mourot, directeur d’Ashoka France, Belgique et Suisse.

Mais au fait qu’est ce qu’un entrepreneur social ?

Un entrepreneur social met ses qualités entrepreneuriales au service de la résolution des problèmes les plus criants de la société. Quel que soit le domaine où il s’engage, il se donne pour mission de le changer en profondeur, en joignant impact social et efficacité économique. De très nombreux domaines sont concernés : l’éducation, la formation, la santé ou le logement mis à la portée de tous, la lutte contre les exclusions, la préservation de l’environnement, le développement durable, etc.

A propos d’Ashoka

Lancée en Inde en 1981 par Bill Drayton qui a popularisé le terme d’Entrepreneur Social, Ashoka – organisation sans but lucratif, laïque et apolitique – est le plus grand réseau d’Entrepreneurs Sociaux existant – près de 3000 dans 70 pays). Son objectif est de faire émerger un monde où chacun est capable d’agir rapidement et efficacement pour répondre aux défis sociétaux (Chacun peut être acteur de changement – Everyone A Changemaker™)

Présente sur tous les continents, Ashoka a lancé ses activités en France en 2006, en Belgique et Suisse en 2007. Sa vision l’amène, depuis trente ans, à soutenir dans leur développement des Entrepreneurs Sociaux innovants, les « Fellows Ashoka », afin que ces pionniers accélèrent la diffusion de l’innovation sociétale et participent par leur exemple et leurs actions à l’instauration d’un monde où chacun est acteur de changement.
Pour plus de détails : www.ashoka.fr

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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