Révolution de jasmin, révolution de la jeunesse tunisienne ou révolution Facebook ?

Les avis diffèrent mais décrivent cependant, une même réalité : celle d’un peuple qui, après 23 ans de silence face à une dictature sanguinaire se lève pour crier en chœur : « Dégage ! » à l’ex-Président Ben Ali. La mobilisation du peuple suivie par une solidarité sans pareille, n’aurait pu se faire sans ce réseau social. En effet, pour contrer la censure de différents sites Internet et pour remédier à la non-transparence des médias de communication traditionnels, deux millions de facebookeurs tunisiens se sont improvisés producteurs et diffuseurs de l’information en y accédant en temps réel et en appelant à la mobilisation contre un régime dictatorial. La diffusion d’images, de vidéos chocs, de caricatures sans oublier la dose d’humour noir ont ouvert les yeux de leurs compatriotes en exprimant pour eux ce qui fut « inexprimable » pendant des décennies… Les adeptes des technologies de pointe devinrent les donneurs de leçons et les décideurs pour leurs aînés. La nouvelle technologie face aux méthodes traditionnelles n’engendra pas un conflit de génération. Ce fut bel et bien la révolution au parfum du jasmin!

La modernité a guidé les classiques pour destituer Ben Ali. Ce n’est plus une question de langue ou de style mais la technologie et la vitesse du temps réel avec une dose d’envie et de partage qui écrivent ensemble une nouvelle page de l’histoire de la Tunisie.

Comment définir et délimiter le rôle de Facebook dans cette révolution?

Comment reconnaître l’info de l’intox et comment mettre en garde l’utilisateur devenu accro ?

Plusieurs interrogations mais une certitude…Facebook a été conçu pour permettre à ses utilisateurs de communiquer entre « amis » avant de devenir un réseau social à usage professionnel…Il s’avère aujourd’hui, utile pour l’expression politique des peuples opprimés.

Une fois de plus, c’est l’utilisateur qui définit l’usage…

Alya MLAIKI

Chercheure à l’Ecole de Management Strasbourg, Observatoire des Usages des Réseaux Sociaux (OURS)

L’EM Strasbourg et l’Association ACCES (Alliance franco tunisienne des Compétences pour la Culture, l’Economie et la Santé) co-organisent une conférence-débat : « La révolution tunisienne : regards croisés ».

Jeudi 24 Février 2011 à 18h00 à l’Ecole de Management Strasbourg 61 avenue de la Foret Noire 67085 Strasbourg.

Participeront au débat :

 Alya MLAIKI, Doctorante, Ecole de Management Strasbourg : Facebook et révolution du jasmin : du téléphone arabe à l’Automotrice à Grande Vitesse de l’information

 Mohamed OUARDANI, Enseignant chercheur à l’Université de Strasbourg Tunisie : Entre espoir et vigilance, l’invention d’une autre société? »

 Chantal CUTAJAR, Professeur affilié à l’Ecole de Management Strasbourg et Expert auprès de la Commission européenne sur la saisie et la confiscation des avoirs criminels : la confiscation des biens mal acquis : mode d’emploi

 Eric GOBE, Chargé de recherche au CNRS, politologue et sociologue à l’université d’Aix Marseille : les enjeux de la révolution tunisienne

Inscription souhaitée auprès de : imene.haouet@em-strasbourg.eu

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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