A Cancun, la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) reste l’un des principaux enjeux de la lutte contre le changement climatique,

Les amateurs de jardin connaissent le principe. L’effet de serre est un processus naturel de réchauffement de l’atmosphère par le soleil. Ce phénomène tire son nom de ce qui se passe dans la serre du jardinier. Comme la vitre d’une serre, l’atmosphère laisse passer les rayons visibles du soleil et emprisonne la chaleur. Heureusement ! Car sans effet de serre, la température moyenne sur la Terre serait de – 18°C plutôt que de +15 °C et peu d’eau serait sous forme liquide. Ce qui rendrait notre planète tout à fait inhospitalière pour les bipèdes que nous sommes.

L’effet de serre est donc bénéfique. Jusqu’à un certain point ! Ce qui représente une menace n’est pas le phénomène lui-même, essentiel à notre existence, mais sa modification du fait de l’homme. Notre façon de produire, de consommer et de nous transporter, par le rejet de gaz polluants, principalement de la combustion du charbon et du pétrole contribue à augmenter le réchauffement de la serre.

La concentration de l’atmosphère en CO2 (dioxyde de carbone, plus connu sous le nom de gaz carbonique) est plus élevée aujourd’hui qu’elle ne l’a été sur les 650.000 dernières années. En un siècle, les activités humaines ont augmenté de 35% les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, provoquant l’élévation de la température de l’air. C’est ce qu’on appelle « le réchauffement climatique ».

Ce n’est pas le phénomène lui-même qui tourmente aujourd’hui l’humanité, mais – fait capital – sa modification du fait de l’homme. « L’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, est incontestablement due à l’activité humaine » affirme l’Académie des Sciences, dans un rapport d’octobre 2010. « Elle constitue une menace pour le climat et, de surcroît, pour les océans en raison du processus d’acidification qu’elle provoque ». Des incertitudes subsistent dans le rapport, notamment sur le rôle de l’activité solaire, la modélisation des nuages, l’évolution des glaces marines et des calottes polaires, le couplage océan‐atmosphère, l’évolution de la biosphère et la dynamique du cycle du carbone. Mais les scientifiques attestent que ces incertitudes affectent peu les projections de l’évolution climatique sur 30 à 50 ans.

Globalement, ces gaz à effet de serre ont progressé de 22% depuis l’année 1990, année qui sert de référence au protocole de Kyoto. Les concentrations de dioxyde de carbone (CO2), de méthane et de protoxyde d’azote (N2O) ont continué d’augmenter en 2009 malgré la crise économique mondiale, a souligné l’OMM. Ils ont atteint de nouveaux records en 2010 malgré la crise économique qui a affecté de nombreuses nations et a freiné la production industrielle.

Selon l’ADEME, (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France sont, par ordre décroissant : les transports : 26.8 % (+ 23 % depuis 1990), l’industrie manufacturière : 20 % (-22 % depuis 1990), l’agriculture : 19.3% (-9 % depuis 1990), le bâtiment : 18,4 % (+14 % depuis 1990), l’industrie de l’énergie : 13 % (-10 % depuis 1990), les déchets : 2,5 % (-9 % depuis 1990)

Les conséquences du réchauffement de la planète sont : la montée du niveau des mers, la fonte des glaciers et des calottes glacières, l’augmentation de la sècheresse et extension du désert, la plus grande fréquence des séquences météorologiques extrêmes (tempêtes, canicules…), des risques sanitaires accrus et une aggravation des épidémies, la perturbation des systèmes agricoles et de la sécurité alimentaire, des menaces sur la biodiversité.

Aussi bien, la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) est-elle l’un des principaux enjeux de la lutte contre le changement climatique, soutient le GIEC.
Signé en 1997 et appliqué depuis le 16 février 2005, le protocole de Kyoto comporte pour les pays industrialisés des engagements de réduction de 5,2% des émissions de gaz à effet de serre pour la période 2008-2012 par rapport au niveau de 1990, année de référence. A l’horizon 2050, le gouvernement français s’est fixé un objectif de division par 4 des émissions de gaz à effet de serre par habitant. Pour la France, cela signifie une stabilisation des émissions.

Le cap fixé par l’Union européenne est de réduire les émissions de carbone de 20 % d’ici à 2020 par rapport à 1990. Un objectif désormais insuffisant pour effectuer une transition vers un modèle faiblement consommateur de carbone. Aussi bien, la plupart des spécialistes et les écologistes veulent que la diminution s’élève à 30%. Cela entraînerait au moins un doublement des marchés à faibles émissions de carbone par rapport au maintien de l’objectif actuel de 20 %.

Il faudra un siècle environ pour que le CO2 disparaisse de l’atmosphère en cas d’arrêt total des émissions de GES. Mais à Cancun, il faudra beaucoup de persuasion pour pousser les nations récalcitrantes, en particulier, la Chine et les Etats-Unis, à suivre ces exigences.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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