Limitation des émissions de gaz à effet de serre, qualité de l’air, gestion des déchets : trois domaines où la France enregistre des résultats plutôt satisfaisants, dixit le Commissariat général au développement durable.

Le Commissariat général au développement durable a publié en juin 2010 son rapport sur l’Environnement en France (*). L’occasion de faire un point sur les points forts et les points faibles de la posture écologique de la France. Première séquence avec les (relativement) bonnes nouvelles.

Baisse de 5,6% des émissions

Au chapitre des bilans plutôt satisfaisants, les résultats obtenus en France en matière de limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES), et notamment du dioxyde de carbone (CO2). Alors que les émissions des six GES couverts par le protocole de Kyoto ont augmenté au niveau mondial de 24 % de 1990 à 2004, la France enregistre dans la même période une baisse 5,6 % de ses émissions. Avec 8,4 tonnes équivalent CO2/habitant émis en 2007, le pays se situe en dessous du niveau d’émission moyen par habitant estimé au niveau communautaire.

Un constat national global à nuancer à deux titres. Primo, des écarts sectoriels sensibles subsistent. Dans certains secteurs, comme les transports, les émissions sont à la hausse. Deuxio, le réchauffement climatique n’a pas de frontière et ses répercussions planétaires ne peuvent que porter les “émetteurs” français à se préoccuper des empreintes enregistrées dans les autres pays.

Autre “bon point” : la qualité de l’air. Elle s’est sensiblement améliorée dans les grandes villes de France entre 2000 et 2008. A l’exception de l’ozone, l’indice est à la baisse pour la plupart des composés polluants.

Consommation stable de matières

Des améliorations relatives sont également à signaler dans la gestion des déchets. Entre 1970 à 2007, la consommation intérieure de matières est restée stable (de 13,6 à 14,3 tonnes/habitant). Quant à la “productivité matérielle apparente” (ratio PIB/besoin apparent en matières), le rapport constate qu’elle n’a augmenté que de 24 % sur la période. Alors que le PIB progressait de 38 %, le besoin en matières ne croissait que de 11 %.

Là encore, un bémol : à méthodologie constante, les données de long terme manquent pour établir un diagnostic d’ensemble sur la production des déchets. Il apparaît néanmoins que la production des déchets industriels non dangereux se stabilise sur la période 1999-2006 (autour de 20 millions de tonnes). De même pour la production des déchets dangereux (autour de 7 millions de tonnes sur la période 2004-2006).

Le taux de valorisation (recyclage ou incinération avec récupération d’énergie) dépasse les 50 % en 2006. Il reste au demeurant variable selon la nature des déchets. Par ailleurs, l’émergence de nouveaux produits, par exemple sur les marchés de l’électrique et de l’électronique, génère des pressions inédites en matière de gestion des déchets.

(*) Avertissement : La rédaction du rapport s’est achevée au 31 décembre 2009. Compte tenu des sources statistiques à disposition, la plupart des données présentées sont antérieures au début de mise en oeuvre des engagements du Grenelle. Dans beaucoup de domaines, il manque des données pour les années 2008 et 2009.

Au sujet de Muriel Jaouën

Journaliste de formation (ESJ Lille, 1990), Muriel Jaouën publie régulièrement dans le magazine de Place-Publique. Ses spécialités : économie sociale, développement durable, marketing, communication, organisations, management.

Catégorie(s)

ENVIRONNEMENT, ETUDE

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