Des familles du collectif « les oubliés de la loi Dalo » sont descendues dans la rue pour obtenir le logement pour lequel elles ont été reconnues prioritaires par la loi dite du droit au logement opposable. Elles manifestent au pied de l’immeuble, situé au 180 de la rue de la Croix-Nivert à Paris, dont les trente logements rénovés en 2005 sont sans occupants depuis vingt-six ans. Alors même que le besoin de loger des familles n’a jamais été aussi pressant, cette situation symbolise bien le scandale des logements vides.

A l’instar des 25 000 demandeurs en Ile-de-France reconnus prioritaires par la loi Dalo et non-relogés, ces familles dont les membres travaillent, vivent des situations de grande précarité dans des taudis, des hôtels, des foyers, ou encore menacées d’expulsion sans relogement. Alors qu’elles ont été reconnues prioritaires, ou sont en voie de l’être, elles ne sont toujours pas logées. L’Etat reste dans l’illégalité.

La crise du logement frappe des millions de personnes à cause du prix des loyers, du manque de logements locatifs sociaux, d’une politique orientée par les besoins du marché immobilier et non par la demande sociale. Or se loger dans un habitat digne est une nécessité vitale et un droit fondamental pour tous. C’est un préalable indispensable à l’accès à une citoyenneté effective, combat permanent de la Ligue des droits de l’Homme. Spéculer sur cette nécessité et faire du logement une marchandise rentable est particulièrement scandaleux.

La Ligue des doits de l’Homme dénonce le désengagement de l’Etat qui ne prévoit aucune mesure de relance de la construction de logement social accessible aux ménages les plus modestes et l’absence de volonté politique de rendre effectif le droit au logement. Cela constitue un grave manquement au pacte républicain qui assigne à l’Etat le devoir de satisfaire les besoins sociaux du plus grand nombre, et notamment des plus fragiles. La LDH appelle à tout faire pour que s’impose une vraie politique du logement portée par la puissance publique, avec la volonté d’aborder ces problématiques dans une perspective globale de satisfaction des besoins sociaux. Elle soutient l’appel à manifester dimanche 30 mai, lancé par le Dal et le collectif des prioritaires Dalo, et se rassembler à 15h rue du Bac.

Communiqué LDH
26 mai 2010

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