Les principaux Etats ont confirmé leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre pris à Copenhague. Des doutes subsistent quant à leur concrétisation.

Une petite note d’optimisme pour la planète ? Les pays industrialisés – Etats-Unis, Union européenne, Canada, Japon, Australie, etc. – ainsi que les grands pays émergents ont adressé à l’ONU leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2020 afin de lutter contre le changement climatique. Ils ont ainsi respecté le calendrier fixé à Copenhague. Reste que ces engagements n’entraîneraient qu’une réduction des ges que de 10 à 15 % en 2020 par rapport à 1990, bien loin des recommandations des scientifiques du GIEC (25 à 40 %).

Le Japon s’est engagé sur une réduction de 25 %, les Etats-Unis de 17 % (sur la base de 2005) et l’Union Européenne de 20 à 30 % (des précisions sont attendues lors du sommet de l’Union prévu le 11 février). Quant aux deux principaux pays émergents, ils ont confirmé leurs engagements de réduire leur intensité carbone- émission de ges par unité de pib- : l’Inde de 20 à 25 % d’ici à 2020 sur la base de 2005 et la Chine de 40 à 45 %.

« La machine est puissamment lancée, ça va nous donner un nouveau souffle », a estimé Jean-Louis Borloo, se félicitant que les pays les plus vulnérables, des Maldives au Bengladesh, du Pérou aux Philippines, aient également signifié leur soutien à l’Accord de Copenhague.

Mais si cet accord, conclu le 19 décembre entre une trentaine de pays, entendait limiter le réchauffement à deux degrés, la somme des engagements est loin de cet objectif. « On y voit plus clair, mais en l’occurrence on va plutôt vers un réchauffement de + 3,5 à +4°C » note Romain Benicchio, responsable politique de l’organisation Oxfam, à Genève.

« La mauvaise nouvelle c’est que les chiffres sur la table rendront très difficile, politiquement et économiquement, d’atteindre l’objectif (des deux degrés) même après 2020 », constate également Alden Meyer, directeur de l’ONG américaine Union for concerned scientists.

« La bonne volonté est là, même s’il y aura encore des difficultés et des soubresauts », insiste M. Borloo, mais « tous les mécanismes restent à inventer », reconnaît-il. En particulier ceux concernant le financement rapide et à court terme (Fast start) en vue d’aider les pays les plus vulnérables à s’adapter au réchauffement.

A Copenhague, 30 milliards de dollars, en aides publiques et privées, leur ont été promis sur trois ans dès 2010. Mais beaucoup redoutent un « recyclage » de l’aide au développement sous couvert de financer la lutte contre le réchauffement.

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