Quels seront ces nouveaux métiers qui vont émerger d’ici quelques années. Le centre de prospective Fast Future, dirigé par Rohit Talwar en Grande-Bretagne a sondé plusieurs de ses experts.

Fast Future a dressé une liste d’une vingtaine métiers, spécialités ou tendances parfois étonnants qui feront partie notre quotidien d’ici 10 ans et illustrent aussi ce que sera notre société.

De nouvelles découvertes font faire chaque jour des pas de géants à la médecine. Clairement on s’achemine vers une médecine de plus en plus préventive et personnalisée, avec des traitements adaptés à chacun qui iront droit au but grâce aux nanotechnologies.

La santé, objet de toutes les attentions

C’est ainsi que des nano-médecins, capables de mettre au point et de gérer ces traitements sur mesure, y compris sous forme d’implants divers, deviendront des spécialistes à part entière.

On réparera également le corps humain voire on l’améliorera, grâce à des « pièces de rechange ». Des sortes de garagistes du corps humain officieront, compte tenu des avancées réalisées dans les bio-tissus, la robotique et les plastiques, et remplaceront ainsi organes ou membres déficients! De là, à imaginer des « boutiques » ou « des ateliers de réparation » qui vont avec ….il y a encore un pas ! Sans oublier, ces neuro chirurgiens qui augmenteront la mémoire de ceux dont le cerveau reçoit trop d’informations, et les aideront à mieux les digérer.

A la frontière de notre santé, on verra apparaître des fermiers d’un nouveau type, qui élèveront du bétail ou cultiveront des produits génétiquement modifiés pour améliorer directement notre santé, en produisant par exemple des protéines thérapeutiques, comme un vaccin incorporé dans la tomate, du lait thérapeutique… bref ces pharmaco-fermiers de demain banaliseront ce qu’on appelle aujourd’hui les allicaments.

Face à une population vieillissante toujours plus nombreuse, les consultants spécialisés en quatrième âge, managers du bien-être des personnes âgées seront devenus incontournables. A eux d’apporter une palette de solutions médicales, pharmaceutiques, psychologiques, environnementales…pour gérer les différents besoins de cette population.
Plus coercitif, en cas de pandémie d’un virus mortel, il reviendra à des « responsables de quarantaine » de gérer les liaisons air -terre -mer entre les pays, fermer les frontières, canaliser les allées et venues des voyageurs….

Enfin, les spécialistes de l’éthique seront sur le devant de la scène : l’avancée rapide des sciences ou technologies, le clonage, les nano… ces spécialistes en éthique scientifique devront comprendre tous les sous-jacents des nouveaux champs et aider la société face à des choix cruciaux sur les développements autorisés ou non dans ces domaines. Car la question ne sera plus, «peut –on ?». Mais « devrait-on » ou « doit-on ? ».

L’environnement et la climatologie seront omniprésents

Pour se nourrir au plus près pour limiter les gaz à effet de serre dus aux transports inutiles, et réduire la dégradation de l’environnement, les fermes verticales situées au cœur des villes se multiplieront avec des cultures de fruits et légumes hydroponiques. Les managers de ces fermes verticales n’auront rien à voir avec le paysan traditionnel, ce seront des spécialistes en sciences de la culture, mais aussi en ingénierie de bâtiment…

Devant les craintes générées par un changement climatique parfois majeur, des ingénieurs spécialisés devront aider à inverser ces effets induits sur certains lieux sensibles. Ils devront être capables d’appliquer des solutions multi-disciplinaires et radicales, comme remplir les océans avec de la limaille de fer pour construire des parasols géants qui repoussent les rayons du soleil.

Une sorte de police du changement météorologique pourrait s’avérer nécessaire. Créer des nuages pour provoquer la pluie est dejà pratiqué dans certaines régions de monde, mais cela a un effet induit sur le temps qu’il fait quelques milliers de kilomètres plus loin. Une autorité de régulation devra surveiller, contrôler, et mesurer les impacts de toute intervention volontaire en matière de climat.

Des aides et conseillers virtuels pour la vie de tous les jours

Chaque jour la part de notre vie passant par internet grandit, sautant les frontières, ce sera aussi le cas du droit, avec des conflits juridiques impliquant des citoyens de pays différents dans des juridictions différentes, des avocats virtuels rendront ainsi leur office.
De même des avatars seront là pour aider ou remplacer les professeurs dans les petites classes, l’ordinateur servant de guide interactif auprès des enfants. Du coup l’accompagnateur sera l’humain qui s’assure que l’avatar et l’écolier travaillent bien ensemble.

En matière de gestion de données personnelles électroniques ou informatiques, des conseillers en sécurisation de données veilleront au respect de la vie de ceux qui ne voudront pas être traqués électroniquement ou autrement, bref des bodygards de notre « privacy » électronique.

Des organisateurs de désordre virtuel proposeront de bien ranger nos vies électroniques. Ils veilleront à la maintenance de nos e-mails, rangement, classement et archivage des données électroniques, rationalisation des applications utilisées. Une sorte de coup d’aspirateur ou de coup de plumeau dans nos ordinateurs, téléphones et autres palm!

Des traders ou des brokers de monnaies alternatives qui seront cotées sur leur propres marchés verront le jour. L’une d’entre elles, pourrait être le temps. Les banques n’ont-elles pas déjà ouvert la voie ?

Des spécialistes du « Social Networking’ pour gérer nos réseaux sociaux, qui viendront aider ceux qui en sont exclus ou traumatisés pour les aider à renouer le fil.

Les marketeurs personnels seront aussi les nouvelles coqueluches : on connaissait le coach, mais là il s’agit d’aller plus loin pour créer sa « marque personnelle » avec l’aide de stylistes, publicitaires, une façon de soigner son apparence sociale et médiatique. Quelle valeurs mettre en avant dans son image, et est-ce que son image est en phase avec ses objectifs, comment se fabriquer ou améliorer votre personnalité telle que projetée sur un Blog, Facebook ou Twitter ? Autant de nouvelles questions qui trouveront réponse. Mais alors serons-nous tous des produits marketing ?

Du coup les médias se mettront au diapason, jouant aussi la carte du sur mesure : une nouvelle approche pour les producteurs mais aussi les publicitaires, qui devront s’armer de compétences capables de transformer un produit de masse en produit dédié à une cible quasi unique.

A travers cet inventaire à la Prévert de métiers émergents se dessine une vision de la société de demain qui soulève nombre de questions éthiques et citoyennes qui devront évidemment trouver réponse avant d’aller trop avant.

(1) www.fastfuture.com