A quoi pourraient ressembler nos paysages dans 30 ou 50 ans, en Europe ? L’Europe aura-t-elle plus ou moins de forêts, ou de plaines? Le sud de l’Espagne se transformera-t-il en zone désertique d’ici 2050 ? L’agence européenne de l’environnement a voulu en savoir plus.

Elle vient de développer un instrument interactif Baptisé Prélude imaginant les transformations que pourraient connaître le vieux continent dans les 30 prochaines années du fait non seulement du climat mais aussi de l’action de l’homme. Cinq scénarios ont été définis. Tous sont pessimistes et mettent en évidence qu’à cause du développement urbain incontrôlé, les campagnes perdront du terrain. Le 1er scénario « grande évasion » reposant sur une fuite en avant de la mondialisation et de la perte de pouvoir des états montre que les marchés agricoles fonctionneront librement sans considération réelle pour l’environnement. Les terres agricoles peu rentables sont laissées en friches. Les populations aisées s’installent dans des ceintures vertes à la périphérie des villes polluées. Dans le 2ème scénario « société évoluée », la conscience écologique prend la mesure de la rareté de l’énergie. Les populations des cotes migrent vers les campagnes, encouragées par des pouvoirs publics volontaristes. Technologies de l’écosuffisance et culture bio prennent le dessus. Dans le 3ème scénario « réseaux fragmentés », la demande de populations vieillissantes conduit à une politique de planification de l’espace marquée par l’interventionnisme public. Des villes nouvelles poussent tandis qu’autour les terres sont abandonnées. Un autre scénario « salade surprise » imagine une grande crise alimentaire assortie d’une rupture de confiance avec le pouvoir central. Les citoyens s’organisent autour d’Internet et des technologies pour lancer de petites exploitations locales. Enfin le dernier scénario fait l’hypothèse d’une « grande crise » qui conduit à une agriculture extensive, le développement de transports publics, le déclin des centres villes.

J. Sabo