Les événements de ce qu’il est convenu d’appeler « les banlieues » soulignent l’urgence de sortir de l’opposition stérile de la répression et du discours compassionnel. La réduction des inégalités doit désormais être au cœur des processus de décision et de l’évaluation des politiques publiques.

Il faut faire plus pour ceux qui ont moins, certes, mais surtout ne plus songer à acheter la paix civile et continuer de cantonner les plus pauvres en marge des villes. L’objectif doit être de favoriser des circulations sociales, culturelles et urbaines qui réduiront la distance entre le centre et les périphéries.

Cette exigence s’applique à tous les échelons de la société :

 A commencer par le sommet de l’Etat, alors que le chômage, la précarité et la pauvreté progressent, que le gouvernement se désengage des politiques locales au prétexte de décentralisation et que les services publics sont chaque jour davantage fragilisés.

 A l’échelle des régions, des départements, des communautés urbaines qui doivent organiser la solidarité entre des territoires aux besoins différents et aux ressources inégales.

 Dans les communes, entre les quartiers et afin de permettre à toutes les populations de jouir de la ville dans son intégralité.

A l’échelon communal, cinq exigences peuvent constituer des premiers éléments de réponses à cette ambition :

 Construire des immeubles de logements sociaux en centre-ville et dans les quartiers qui en sont dépourvus.

 Développer des transports publics qui désenclavent les quartiers isolés.

 Concentrer les moyens municipaux (ASEM, intervenants, matériels) dans les secteurs scolaires les plus en difficulté.

 Favoriser l’accès des habitants en zones sensibles aux activités culturelles et sportives, par des tarifs adaptés et des priorités d’inscription dans les équipements des centres-villes.

 Permettre l’expression et la représentation de tous dans les publications municipales, hors la dialectique stigmatisante de la racaille et du héros.

L’enjeu auquel nous sommes confrontés n’est pas de venir en aide aux banlieues comme à un tiers-monde intérieur, car elles sont la France et, davantage encore, la France de demain. L’enjeu est de vivre ensemble, et non côte à côte ou dans le déni de l’autre.

Pour signer la pétition, rendez-vous sur le site : http://banlieues.9online.fr/

Premiers signataires :

Djamel Abssi-Bazilier ; Daniel Brichot ; Nicolas Duffour ; Annie Faure ; Patrick Schmitt ; Régis Signarbieux ; Sylvie Vidalie