Pour travailler avec son mari et de manière indépendante, Denise a créé son entreprise de décoration intérieure. Elle connaissait ce milieu où son père et son époux travaillaient. Pour monter sa SARL, en septembre 2004, Denise a suivi un stage obligatoire, généraliste et payant de 4 jours organisé par la Chambre des Métiers. Depuis, elle continue de se documenter et échange régulièrement avec d’autres créateurs sur les démarches ou les méthodes.

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A Stains, comme en France, 30% des créateurs d’entreprise sont des femmes (1). Ici, depuis 2000, l’Espace Local d’Economie Solidaire et Sociale (ELESS) accompagne les personnes prêtes à se lancer dans l’aventure. En 5 ans, 92 entreprises ont été créées dont 18 par des femmes. Quelques constats s’imposent.

Rares sont les personnes qui ont toujours eu l’ambition de monter leur affaire, elles le font le plus souvent par défaut parce qu’elles ne trouvent pas d’emploi salarié. La situation des entrepreneurs est donc souvent fragile, la majorité est demandeur d’emploi en fin de droit ou au RMI. Seulement 17% des personnes avaient un statut de salariées au moment de leur parcours de création (2).

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Un gros handicap de départ consiste à ouvrir un compte. Malgré la possibilité récente de créer une société avec 1 euro, de nombreuses banques refusent les capitaux initiaux modestes. Denise est parvenue à ouvrir un compte malgré un apport de « seulement » 300 euros… et après avoir fait intervenir la Banque de France.

A Stains, les femmes qui osent la création d’entreprise sont plus diplômées que les hommes mais leurs diplômes, souvent obtenus à l’étranger, ne sont pas forcément reconnus en France (3). Elles réfléchissent plus longtemps, le délai entre le début de la démarche et la création effective s’étent entre 1 et 3 ans. Denise a donc presque battu un record en bouclant son projet en 9 mois. Plus soucieuses de solidité financière, les femmes semblent mesurer davantage toutes les implications d’un budget. Par prudence, Denise a gardé pendant la première année son statut de salariée.

De manière générale, les femmes investissent moins d’argent dans leur projet et préfèrent gérer de petites structures évolutives. Paradoxalement, il arrive que ce processus de création serve de tremplin vers un nouvel emploi salarié quand elles se présentent comme future « chef d’entreprise » et non plus comme « demandeuse d’emploi ».

Les femmes créent majoritairement dans le commerce, notamment de détail et le service aux personnes. Une minorité a tenté le secteur du bâtiment ou l’associatif (4).

Au final, la création d’entreprise reste risquée : sur 92 créations, 12 ont cessé leur activité en 5 ans. Les motifs sont souvent les mêmes : difficultés financières, étude de marché insuffisante et dans certains secteurs comme le BTP, la situation délicate de la sous-traitance.

Le conseil de Denise : rester motivées, savoir s’imposer et parler fort si besoin !

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(1) La France est loin derrière la Suède et le Danemark où 50% des créateurs d’entreprise sont des créatrices.

(2) Au niveau national une femme créatrice sur quatre est sans activité contre un homme sur dix.

(3) 17% possèdent le niveau Brevet des Collèges, 50 % ont le niveau BEP/CAP, 33% le niveau BAC.

(4) Les hommes créent majoritairement dans le service aux entreprises, la construction et les transports.

Contact :

ELESS : 40 avenue Louis Bordes 93240 Stains ; 01 48 22 20 19

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