Organisé par L’Association 4D avec le SEL de Paris

Afin d’obtenir un produit ou une marchandise qu’il n’avait pas, l’Etre humain a toujours su faire appel au troc. Mais le simple troc n’est pas toujours très efficace : il suppose que les deux parties aient chacun en guise d’échange l’objet convoité par l’autre, et qu’à leurs yeux, la valeur de ce troc est équitable. Pour faciliter le commerce et le rendre plus efficace, la monnaie a fait son apparition : des coquillages, du sel (d’où le nom de ‘salaire’), des pièces de monnaies constituées de métaux plus ou moins rares, des billets de banques, et aujourd’hui, des cartes et autres moyens de débit et de crédit électroniques. Ce sont les « titres d’échanges », ou l’argent, qui ont une valeur légale et constituent un moyen de paiement universel au sein d’un même pays, et sa valeur perçue depuis l’étranger constitue le taux de change.

Encore récemment la monnaie émanait de l’Etat. Actuellement, dans la plupart des pays (sauf aux Etats Unis), la création monétaire s’est privatisée et ce sont des banques privées qui créent la monnaie sous forme de crédit et se nourrissent du terrible mécanisme de la dette. Dans nos sociétés aux populations surqualifiées et aux économies de surproduction, un mécanisme de rareté artificielle s’est installé avec la complicité du système monétaire. L’argent n’est plus là pour faire le lien à l’intérieur de nos populations qui ont de plus en plus de besoins (au moins humains en terme de services) avec des individus qui sont de plus en plus compétents et qualifiés, et qui sont de plus en plus disponibles à cause du chômage. La monnaie fait défaut en tant qu’instrument de liaison et de construction de la cohésion sociale, car les Etats ont abdiqué leur souveraineté de création monétaire et se sont retrouvés pieds et poings liés par le système monétaire international (c’est à dire les marchés financiers) ; les Etats ne contrôlent plus la monnaie qui circule sur leur territoire, et ils ont perdu l’usage de construction politique qu’ils pouvaient en faire.

Dans un tel contexte, divers systèmes monétaires alternatifs et complémentaires se sont mis en place dans le monde pour pallier les déficiences et les inefficacités d’une seule monnaie unique. Le plus connu de ces systèmes sont les systèmes d’échanges locaux (SEL), le premier ayant été mis en place à partir de 1982 sur l’Ile de Vancouver dans une conjoncture de chômage pour que les gens touchés par la dépression puissent s’échanger des biens et des services. Dans l’actualité plus récente, la crise monétaire qu’a connu l’Argentine a donné naissance à des monnaies locales complémentaires (club de troc) utilisées par environ 6 millions de personnes.

Intervenants :

Catherine DELPECH, SEL de Paname
Christophe LE BARS, SEL du Faubourg, SEL de Paris
Héloisa PRIMAVERA, professeur à la faculté des sciences économiques de l’université de Buenos Aires
Le débat sera co-animé par Jean-Pierre PIECHAUD, Vice-Président de 4D, et Pascale DELILLE, SEL de Paris.

Lieu :

à l’ENGREF
19, av. du Maine – 75015 Paris
M° Montparnasse

Entrée pour les non-adhérents : 5€
correspondant aux frais de participation
à la production et aux envois des actes.