salle.jpg De prime abord, l’Auberge ressemble à un restaurant de quartier classique. C’est pourtant une structure à vocation sociale même si ses dirigeants refusent d’utiliser le statut d’entreprise d’insertion comme argument de vente.

Durant plusieurs mois, l’Etat a gelé – puis dégelé – 75 millions d’Euros destinés au règlement des soldes de subventions 2002 engagées pour soutenir les actions menées par les entreprises d’insertion. Si ce moratoire sur l’aide publique a touché durement certaines d’entre elles (voir la pétition et l’article sur Le coq héron), d’autres se sont senties moins menacées.

C’est le cas notamment du restaurant l’Auberge (Paris 11è). Celui-ci propose une nourriture classique, riche de bons produits et de bons vins. Le midi, il se remplit de parisiens travaillant dans le coin. La clientèle du soir est plus variée, composée notamment de quelques étrangers ayant suivi les recommandations de leur guide touristique. Si le midi, la formule à 9,50 euros fait fureur, le soir, on consomme à la carte (environ 19 euros le repas).

Resto de quartier

Cet établissement au statut d’entreprise d’insertion, est membre, avec le restaurant l’Usine à la Plaine Saint Denis, du Groupe SOS (voir encadré). Au coin des rues Jean-Pierre Timbaud et Amelot, face à une toute petite place, un arbre et une pharmacie, l’Auberge ressemble aux nombreux autres restaurants du quartier Oberkampf. Les tons rouge et jaune dominent, les meubles sont en bois, les poutres apparentes. Dans la salle principale et ses deux salons à l’étage, le restaurant propose des expositions de peintures ou de photographies aux styles très divers – un resto de quartier classique en somme. La différence : son personnel est composé en majorité de personnes en contrat d’insertion (5 postes), encadrées par un chef cuisinier et le directeur d’exploitation, formés pour leur part dans les filières habituelles de l’hôtellerie.

Ce qui n’empêche pas l’Auberge d’appliquer un mode de fonctionnement classique, explique Arnaud Lefur (36 ans), directeur d’exploitation du restaurant depuis 7 mois. « Notre objectif, c’est que les salariés volent de leurs propres ailes et soient autonomes en sortant du dispositif ou qu’ils se forment aux méthodes classiques de travail dans la restauration ».

Apprendre les rites d’une entreprise

Tiphaine Le Mahire, du groupe SOS, confirme : « les personnes en contrat d’insertion intègrent l’Auberge dans leur dernière phase de réinsertion ; ils ont déjà été pris en charge par une structure pour se remettre sur les rails. Notre rôle est de leur permettre d’apprendre les rites d’une entreprise, comme respecter un règlement intérieur. Notre vision est plus proche d’une entreprise que d’une association, car nous avons une activité à faire marcher. »

Une entreprise, avant tout, mais avec une visée sociale. Le public concerné par les contrats d’insertion, pas encore prêt à assumer la discipline inhérente à un emploi classique, a une tendance à l’absentéisme. Ici, contrairement à une entreprise classique, chaque absence injustifiée est discutée. L’objectif étant, pour les dirigeants, de comprendre la situation et d’en parler avec le salarié. Les employés ont également la possibilité de suivre des formations après leur contrat et peuvent être suivis par le groupe SOS.

Vis-à-vis de la clientèle, les dirigeants ont le souci de faire valoir un fonctionnement classique. « On ne se cache pas d’être une entreprise d’insertion, raconte Arnaud, les articles de journaux affichés en vitrine en font état, mais on ne s’en sert pas comme argument de vente ».

Contact :

L’Auberge

4, rue Jean-Pierre Timbaud

75011 – Paris

Métro République ou Oberkampf

Tél. : 01 48 06 15 29

Site internet : www.lauberge.fr

Groupe SOS

Créé en 1984, le Groupe SOS rassemble aujourd’hui 1500 salariés et 100 établissements d’accueil, de soins, d’insertion, d’éducation et de formation. Il est implanté dans 12 régions françaises. A l’origine destiné à un public essentiellement toxicomane, le groupe touche aujourd’hui des personnes connaissant diverses difficultés liées à leur insertion.

Les structures membres du groupe SOS : SOS Habitat et Soins, ARCAT, SOS Drogue International, SOS Insertion et ALternatives, et JCLT

Site internet : www.groupe-sos.org

Au sujet de Louise Bartlett

Anglaise installée en France, j’ai adapté des scénarios, pièces de théâtre, synopsis, campagnes de pub, articles de presse écrite (tourisme et cinéma). J’ai coordonné le projet multimédia Territoires de fictions, composé de « POM » (petites œuvres multimédia, des montages animés de photos, création sonore, illustrations…), diffusées sur lemonde.fr. J’ai également assuré la représentation du projet lors de festivals en France et à l’étranger. Après plusieurs années à la rédaction en chef de titres de presse écrite, j'ai suivi en 2013 une formation d'assistante de production au CEFPF (production audiovisuelle), pour collaborer à l'écriture et à la réalisation de contenus (documentaires, reportages, magazines) pour tous types d’écrans (TV, ciné et web).

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